Les conditions de travail sont un problème important mais les conditions d’exploitation ou de production en sont un autre, qui impactent l’environnement. L’impact sur l’environnement a des répercussions sur les populations locales à plus ou moins long terme. La recherche de profit à court terme se soucie peu des conséquences à plus long terme de ses activités.
Nous aborderons ici, de manière assez succincte, la question de l’extraction des énergies fossiles.
Exploitation des énergies fossiles
Nous l’avons vu récemment avec l’exploitation des gaz de schiste: l’extraction d’énergie peut se faire par des techniques extrêmement polluantes (pollution des nappes phréatiques avec des substances chimiques, construction d’infrastructures pour le transport du gaz et pour le transport de l’eau nécessaire à la fracturation des roches, …).
Une autre exploitation de ressource énergétique se trouve être très polluante: il s’agit des sables bitumineux dans l’Alberta (Canada). Cette exploitation de pétrole est très dommageable à l’environnement et rentable uniquement en raison d’un coût élevé du baril de pétrole. Cette ressource est généralement obtenue par terrassement du paysage et par récupération puis filtrage du sable. Les dommages sont terribles à la fois au niveau local et global: destruction de l’écosystème local, pollution des ressources en eau, émission de grandes quantités de gaz à effet de serre, …L’exploitation de ces ressources de pétrole est évidemment extrêmement rentable pour les compagnies pétrolières qui s’y trouvent, ainsi que pour la région.
Il ne faut pas penser que l’exploitation des sables bitumineux de l’Alberta est une exception. On pourra également citer, en ce qui concerne du pétrole plus « classique », le delta du Niger qui souffre lui aussi de pollution de l’eau, destruction de la végétation et des terres cultivables. À ce titre, un documentaire diffusé sur Arte1 illustre le peu d’intérêt que portent les multinationales pour les populations locales. Les réservoirs de pétrole contiennent généralement du gaz, qui est souvent brûlé à l’aide des torchères. Ce torchage du gaz est non seulement un gaspillage insensé de ressources alors que des populations à quelques kilomètres de là n’ont pas de quoi s’éclairer ou se chauffer (les gaz torchés en Afrique représentent la moitié de la consommation d’énergie du continent), mais en plus ce torchage a des conséquences néfastes sur la santé des populations avoisinantes et sur les terres cultivables. Le delta du Niger ne souffre pas uniquement du torchage du gaz mais également des fuites de pétrole dans cette zone écologiquement riche, à cause du peu d’entretien des infrastructures, par l’industrie pétrolière.
Dans un autre domaine, si l’explosion de la plateforme Deepwater Horizon dans le golfe du Mexique a eu des effets bien moindres sur l’environnement et les populations locales, elle est intéressante à deux titres. Des carences dans la sécurité sont pointées du doigt comme causes possibles de la catastrophe. La course aux coûts les plus bas amène à rogner sur toutes les dépenses possibles, y compris celle de sécurité. Peu importent les conséquences. Néanmoins, il faut noter que pour une fois le coût de la catastrophe n’a pas été supporté par les contribuables mais par la compagnie pétrolière.
Les risques du réchauffement climatique et les conditions d’exploitation des ressources fossiles témoignent à la fois du peu de compatibilité entre la recherche de profit à court terme avec la préservation de notre environnement et, également, de notre extrême dépendance aux énergies fossiles (gaz, pétrole, charbon), sur laquelle nous reviendrons plus tard.
Prochaine partie : sur l’agriculture intensive… à suivre.
- Carbonisés. Les pétroliers ennemis du climat. De Inge Altemeier et Steffen Weber. 2011 [↩]
1 comment for “Profit à tout prix (2) : pollution de l’extraction d’énergie”